Lors de son allocution du 15 juillet prĂ©figurant les grandes orientations du dĂ©bat budgĂ©taire 2026 (et mĂªme celles des annĂ©es suivantes !), le Premier ministre a tirĂ© Ă boulets rouges sur le modèle social français, hĂ©ritĂ© de la LibĂ©ration, force de notre pays et principal levier de sa solidaritĂ©, sacrifiĂ© sur l’autel du rĂ©armement et de choix budgĂ©taires mortifères.
Affaiblir les services publics, cibler les chômeur.ses, les retraité.es, les classes populaires et les malades, mettre à contribution celles et ceux qui travaillent mais jamais ni le patronat ni les actionnaires ni les plus riches : François Bayrou s’inscrit dans les pas d’Emmanuel Macron et de la « politique de l’offre » menée depuis 2017. Pourtant, le dogme de la non-augmentation des impôts des plus fortuné·es et les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises ont creusé les déficits, augmenté la dette et aggravé les crises sociales et écologiques. Aujourd’hui, la pauvreté et les inégalités sont à leur plus haut niveau depuis trente ans. S’obstiner dans cette voie, ce serait faire basculer le pays dans un marasme social sans précédent et durable, aux conséquences démocratiques dangereuses.
La fonction publique est la première visée, avec l’annonce de la suppression de 3000 emplois, plus 1000 à 1500 dans les opérateurs de l’État et le retour de coupes claires systématiques et aveugles avec le non remplacement d’un fonctionnaire sur trois à partir de 2027, auxquels s’ajoute le refus de toute mesure salariale générale ou catégorielle.
Alors que la crise d’attractivitĂ© des carrières et mĂ©tiers de la fonction publique hypothèque aujourd’hui la possibilitĂ© mĂªme d’assurer les missions des services publics, le Premier ministre ferme la porte Ă toute rĂ©ponse aux premières prĂ©occupations des agent·es, leurs rĂ©munĂ©rations, leurs conditions de travail, leurs missions. Cette politique dĂ©gradera encore le service rendu aux usagers et usagères.
La protection sociale l’est tout autant. Les retraitĂ©.es sont lourdement mis.es Ă contribution, notamment avec la dĂ©sindexation des pensions et le remplacement de l’abattement de 10 % par un système forfaitaire. Les diffĂ©rentes mesures pour l’Assurance maladie font toutes porter la responsabilitĂ© et l’effort sur les malades, sans aborder la nĂ©cessaire question du financement ni des besoins de la population. Le maintien de l’austĂ©ritĂ© en direction des collectivitĂ©s territoriales impacte notamment l’accès Ă nombre d’aides sociales. Au-delĂ , le Premier ministre lance une nouvelle attaque contre les fondements mĂªme de la SĂ©curitĂ© sociale, envisageant implicitement le dĂ©veloppement de la capitalisation pour les retraites comme l’instauration de la TVA « sociale ».
Enfin la suppression de deux jours fériés est emblématique d’une politique qui fait toujours porter au monde du travail l’essentiel des efforts demandés. Ainsi le gel des barèmes de l’impôt va mécaniquement augmenter ceux des plus bas revenus.
La FSU est dĂ©terminĂ©e Ă dĂ©fendre le modèle social et les services publics, seuls Ă mĂªme d’assurer la solidaritĂ©, la cohĂ©sion, la justice sociale et la nĂ©cessaire rupture Ă©cologique. Alors que l’extrĂªme droite prospère en France et que la situation internationale est tendue, la FSU rĂ©affirme aussi son engagement pour la paix.
Elle appelle les agent.es des services publics à s’informer et à débattre de ces annonces et de leurs conséquences. La FSU s’engagera pleinement pour construire, avec les autres organisations syndicales, les mobilisations indispensables pour gagner d’autres choix budgétaires, sociaux et écologiques.
Les sacrifices pour le monde du travail ça suffit !
Je signe la pétition pour exiger l’abandon immédiat de ces mesures.