Crise Covid : davantage d’échanges et d’écoute…mais des mesures toujours insuffisantes
Le CHSCT MinistĂ©riel du MAA, prĂ©sidĂ© par Patrick Soler, s’est dĂ©roulĂ© en visioconfĂ©rence. Étaient prĂ©sent.es Ă cette rĂ©union pour la FSU (membres et experts) : Laurence Brault, Philippe BĂ©ranger, Tony Dos Santos, Olivier GautiĂ©, AngĂ©lique Allès, FrĂ©dĂ©ric Chassagnette.
FO, l’UNSA et la CFDT étaient présents ainsi que la CGT, SUD et l’Alliance du Trèfle, syndicats non représentés au CHSCTM mais invités depuis le début de la crise sanitaire.
Pour l’administration : le SRH, la DGER (technique et SUP), la DGAL, des Inspecteurs Santé Sécurité au Travail (ISST), la coordonnatrice de la médecine de prévention.
Le président introduit la séance en précisant que cette instance initialement convoquée le 9 février a été avancé à la demande des organisations syndicales. En matière de fonctionnement de l’instance, une réflexion a été initiée avec le secrétariat du CHSCT-M pour « fluidifier les échanges ». Cela sera sans doute présenté au prochain CHSCT-M – séance ordinaire – en avril. Le président ne souhaite pas évoquer la situation dans les abattoirs, ni les services d’inspection vétérinaire phytosanitaire aux frontières (SIVEP). La séance sera consacrée essentiellement à la crise sanitaire. 3 PV sont adoptés. 3 autres, issus des séances de 2020 n’ont pas encore été finalisés. En ce qui concerne les réponses aux avis, les dernières seront envoyées le lendemain de cette instance.
La FSU regrette vivement que le sujet des abattoirs soit écarté et qu’un état des lieux du plan de relance ne soit pas présenté. Tout comme pour les services du SIVEP, Il y a urgence à échanger sur ce sujet et surtout à prendre des décisions [voir avis n°7 et 10].
- 1.Conditions de travail globales au MAA
Xavier Maire, le chef du SRH, rappelle que le tĂ©lĂ©travail doit ĂŞtre dĂ©veloppĂ© autant que possible. Il prĂ©cise que le numĂ©ro vert de la cellule d’Ă©coute a fait l’objet d’une communication rĂ©cente aux agents. Cette cellule a reçu une centaine d’appels depuis avril 2020 dont certains ont entraĂ®nĂ© un accompagnement psychologique des agent.es. Le protocole « restauration » a Ă©tĂ© actualisĂ© afin d’intĂ©grer l’injonction du dĂ©cret 76-2021, qui impose dĂ©sormais la distanciation de 2 mètres ; il concède que sur le terrain un certain nombre d’ajustements seront nĂ©cessaires. Il indique Ă©galement que, dĂ©sormais, en matière de mesures sanitaires, mĂ©tropole et Outre-Mer sont soumis aux mĂŞmes instructions. En ce qui concerne les FAQ (RH et EA), elles sont rĂ©gulièrement mises Ă jour, tout comme les fiches opĂ©rationnelles (2, 3, 7, 8), disponibles sur l’intranet du ministère. Autres nouvelles mesures : dĂ©sormais seuls les masques dits « chirurgicaux » et en tissu agréé de niveau 1 sont autorisĂ©s. L’aĂ©ration reste un facteur important de prĂ©vention de ce risque sanitaire.
Les services du SRH prĂ©sentent quelques donnĂ©es statistiques en matière de tĂ©lĂ©travail : stable pour l’administration centrale (autour de 80%), en hausse dans les DRAAF (de 63 % Ă 68%), stable dans les DDI (autour de 50%) et peu dĂ©veloppĂ© dans les DAAF (17 Ă 21,7%). Dans l’enseignement technique, « il y a des marges de progrès », de l’aveu mĂŞme du chef de l’enseignement technique, Luc Maurer : quotitĂ© moyenne de 10 % avec une fourchette de 5 Ă 20 % selon les rĂ©gions. Dans l’enseignement supĂ©rieur agricole, 45 % des agents sont en tĂ©lĂ©travail et le pourcentage augmente.
Le nombre de cas cumulés de Covid-19 est stable en administration centrale (passe de 65 à 67 cas) et en DAAF (passe de 10 à 13 cas) mais augmente en DRAAF (passe de 76 à 144 cas) ; rien à propos des EPL…
Sur la situation spécifique des DROM, le SRH précise que le parc informatique est renouvelé en Martinique et toutes les demandes de télétravail ont été acceptées. Sur l’île de la Réunion, point de 2è confinement ; le télétravail est généralisé dans la DAAF et la désinfection est organisée par une entreprise externe. Aucune demande de télétravail observé en Guadeloupe. A Mayotte, le parc informatique a été renforcé mais le SRH rencontre des difficultés pour obtenir davantage d’informations, si ce n’est que la circulation du variant sud-africain constitue un risque avéré.
Pour la FSU, le télétravail malgré l’impulsion donnée par le SG relayée par la DGER pose toujours problème en EPLEFPA : 5% dans certaines régions ! Quel décalage, surtout quand on constate qu’il concerne 45% en moyenne des agent.es dans l’enseignement supérieur. Cela n’est pas acceptable. Il faut demander aux cadres d’augmenter le télétravail. Or, actuellement, nombre de directeurs d’EPL s’opposent à favoriser ce mode de travail, au mépris du risque sanitaire réel pour les agent.es et à contre-courant de la politique de santé publique.
En ce qui concerne le respect de la distanciation passée de 1 à 2 mètres, la FSU pointe la réduction de la capacité d’accueil dans les cantines, ce qui doit conduire à réinterroger la baisse des jauges dans les salles de classe et l’internat.
En matière de communication, la sécurité informatique continue de primer sur l’accessibilité à l’intranet de notre ministère [avis n°4] ainsi qu’aux serveurs et à la visio-conférence en DDI.
En ce qui concerne l’accompagnement psychologique et social des agent.es, la FSU demande des précisions notamment sur le type de dispositif (quid de l’application covidout par exemple) et l’origine des collègues concernés (est-ce davantage dans l’enseignement ou dans les services hors enseignement que les agent.es sollicitent la cellule ou le numéro vert ?).
A propos de l’Outre-Mer, les données ne sont pas assez explicites : qui demande le télétravail ? Dans les EPL, dans les DAAF ? Ce n’est pas toujours clair. Enfin, aucune mention de la situation en Guyane ; pourtant le risque n’a pas disparu [avis n°9].
Xavier Maire répond que c’est bien à la hiérarchie d’inciter les agents au télétravail. Le SRH est conscient qu’il a la responsabilité de mobiliser les cadres à développer davantage ce mode de travail. En matière de sécurité informatique, ses services veilleront à supprimer ce défaut sur l’intranet du MAA. Il demeure attentif aux RPS.
Luc Maurer, partage avec les organisations syndicales le constat du faible taux de tĂ©lĂ©travail dans l’enseignement technique et le besoin de progresser, malgrĂ© les rappels frĂ©quents de la DGER. Cela dit, Il renvoie la gestion de ce sujet au niveau rĂ©gional en proposant des modalitĂ©s de diagnostic par EPL pour lever les freins.
Pendant la séance, Nadine Richard-Péjus, adjointe au chef du SRH, intervient pour présenter les principales annonces que la ministre de la transformation et de la fonction publique vient d’édicter lors d’une réunion interministérielle :
– augmentation du tĂ©lĂ©travail au niveau de ce qu’il Ă©tait en novembre pour toutes les activitĂ©s qui le permettent, avec possibilitĂ© d’un jour de travail en prĂ©sentiel par semaine uniquement si l’agent le demande + amĂ©lioration de l’Ă©quipement des agents ;
– bannissement des rĂ©unions en prĂ©sentiel (demeure possible qu’en cas de nĂ©cessitĂ© impĂ©rieuse et dans la limite stricte de 6 personnes).
La FSU rĂ©agit Ă cette intervention : comment ces nouvelles mesures vont-elles ĂŞtre transmises de manière prĂ©cise et rapide afin d’harmoniser leur application dans toutes les directions ?
2. Sujets DGAL
L’influenza aviaire
423 foyers touchĂ©s dont 330 dans les landes. L e principale facteur de risque se situe dans le sud-ouest, nous sommes Ă la troisième Ă©pidĂ©mie en 5 ans , la filière devra revoir sa production. Le pic de l’Ă©pidĂ©mie semble derrière nous, avec 40 foyers par jours entre le 6 et 18 janvier. Deux millions de canards abattus pour le moment. Le Ministère a recrutĂ© 26 contractuels et 79 collègues d’autres rĂ©gions se sont portĂ©s volontaires pour intervenir dans les Landes.
La question se pose si nous pouvons continuer Ă Ă©lever des volailles dans les conditions actuelles car mĂŞme dans les Ă©levages « bien tenus » le virus extrĂŞmement pathogène est apparu, le recours Ă la vaccination est une piste Ă l’Ă©tude.
La FSU : la rĂ©glementation internationale ne nous permettrait pas d’exporter si nous mettons en place la vaccination c’est bien la concentration des Ă©levages et le modèle productiviste qui pose question. Un nouveau modèle de production s’impose aujourd’hui, nouveau modèle d’ailleurs plĂ©biscitĂ© par les citoyens [avis n°6].
Le BREXIT
Les premiers contrĂ´les se mettent en place, pour le moment le trafic est faible seulement 2 Ă 5 % des camions font l’objet de contrĂ´les notons toutefois beaucoup de non-conformitĂ©s. Des travaux sur les locaux sont prĂ©vus sur les sites de Dunkerque et de Calais. Boulogne pose problème de part un espace disponible rĂ©duit, de besoins de rĂ©novations et de nettoyage approfondi. Risques Ă©galement au niveau de l’Ă©vacuation en cas d’incendie et des chambres froides. Sans amĂ©lioration la suspension de ce centre est Ă envisager.
La FSU : de nombreuses difficultés apparaissent et notamment les conditions de travail qui doivent garantir la sécurité et la santé des agents vis à vis du risque COVID. Un groupe de travail doit se réunir prochainement, nous serons particulièrement vigilants sur ces risques et sur les cycles de travail. Nous appelons les collègues à nous faire part de leurs difficultés. [avis n°10].
Les objectifs de contrĂ´les.
– S’agissant des contrĂ´les relatifs aux aides de la PAC et Ă la conditionnalitĂ© des aides, la Commission EuropĂ©enne n’a pour le moment pas pris de dĂ©cision, les objectifs pourraient tout de mĂŞme ĂŞtre revus Ă la baisse.
– S’agissant des contrĂ´les sanitaires dont les prescriptions sont nationales et arrĂŞtĂ©es par la DGAL, celle-ci souhaite maintenir le taux d’inspections rĂ©galiennes, cependant chaque direction pourra les rĂ©aliser en s’appuyant sur l’analyse des risques, comme le dĂ©crit l’instruction de juin 2020.
La FSU : L’attitude de la DGAL est inacceptable et mĂ©prisante Ă l’Ă©gard des collègues, en effet, le contexte actuel engendre un surcroit de travail notamment pour la prĂ©paration des inspections comme le dĂ©montre la fiche « contrĂ´le terrain ». De plus les conditions de restaurations et d’hygiène ne permettent pas aux agents de maintenir le nombre de contrĂ´les effectuĂ©s habituellement par jour. Enfin, la pression exercĂ©e par certain-es chef-fes de services qui demandent de rattraper le retard de 2020 accroĂ®t le mal-ĂŞtre des agents. Pour terminer, la FSU fait Ă©galement remarquer que, dans certaines DDI, Ă ces objectifs de contrĂ´le s’ajoutent les « commandes express » du prĂ©fet de rĂ©aliser des contrĂ´les sur des thĂ©matiques « politiques » et « mĂ©diatiques » [avis n°8].
3. Situation dans l’enseignement agricole
Retrouvez l’intĂ©gralitĂ© du compte-rendu sur l’enseignement agricole ainsi que les avis votĂ©s en sĂ©ance dans le document ci-dessous .
annexes-CRCHSCTM-03022021-1les membres FSU au CHSCTM : Laurence Brault, Tony Dos Santos, Philippe Béranger, Olivier Gautié, Angélique Allès, Anne Le Queré